Voilà pour la troisième fois
que reviennent les Pâques saintes,
Au milieu des profonds émois
Et des universelles plaintes
Par delà les champs dépourvus
De verdure , le canon tonne,
Et survolant les arbres nus,
Un rapide avion bourdonne
Les villageois endimanchés,
Le pas trainant en rue résonne ;
Tandis qu’à grands coups redoublés,
Au clocher, l’airain sacré sonne
Un bienfaisant et doux soleil,
Sur ma petite table éclaire
Et dore d’un rayon vermeil
L’image de ma femme chère
Triste souffrant et solitaire,
De ma fenêtre je’aperçois
Une enfant dont le frais minois
Evoque les jours de naguère
Les beaux jours où mon Augusta
Couvrait de ses douces caresses,
Son « petit et chéri papa »
En lui faisant mille tendresses
Et je souhaite que les cloches,
Comme aux belles heures d’antan
Portent des oeufs malgré les boches,
A ma femme et à mon enfant
(A Augusta et sa maman)
[1] Liessens schrijft bij deze gelegenheid een gedicht dat eens te meer zijn neerslachtigheid en zijn hunker naar zijn familie weerspiegelt. We kozen er voor om de tekst in de oorspronkelijke Franse vorm weer te geven.